Les routeurs |
Les routeurs sont les dispositifs permettant de "choisir"
le chemin que les datagrammes vont emprunter pour arriver à destination.
Il s'agit de machines ayant plusieurs cartes réseau dont chacune est reliée
à un réseau différent. Ainsi, dans la configuration la plus simple, le routeur
n'a qu'à "regarder" sur quel réseau se trouve un ordinateur pour lui faire
parvenir les datagrammes en provenance de l'expéditeur.
Toutefois, sur Internet le schéma est beaucoup plus compliqué pour les raisons suivantes:
Ainsi, les routeurs fonctionnent grâce à des tables de routage et des protocoles de routage, selon le modèle suivant:
Dans le cas de la remise indirecte, le rôle du routeur et surtout de la table de routage est très important. Ainsi le fonctionnement d'un routeur est déterminé par la façon de laquelle cette table de routage est créée.
La table de routage |
La table de routage est une table de correspondance entre l'adresse de la machine visée et le noeud suivant auquel le routeur doit délivrer le message. En réalité il suffit que le message soit délivré sur le réseau qui contient la machine, il n'est donc pas nécessaire de stocker l'adresse IP complète de la machine: seul l'identificateur du réseau de l'adresse IP (c'est-à-dire l'ID réseau) a besoin d'&eacirc;tre stocké.
La table de routage est donc un tableau contenant des paires d'adresses:
Adresse de destination | Adresse du prochain routeur directement accessible | Interface |
Ainsi grâce à cette table, le routeur, connaissant l'adresse du destinataire encapsulé dans le message,
va être capable de savoir sur
quelle interface envoyer le message (cela revient à savoir quelle carte réseau
utiliser), et à quel routeur, directement accessible sur le réseau auquel cette carte est
connectée, remettre le datagramme.
Ce mécanisme consistant à ne connaître que l'adresse du prochain maillon menant à la destination
est appelé routage par sauts successifs (en anglais next-hop routing).
Cependant, il se peut que le destinataire appartienne à un réseau non référencé dans la table de routage. Dans ce cas, le routeur utilise un routeur par défaut (appelé aussi passerelle par défaut).
Voici, de façon simplifiée, ce à quoi pourrait ressembler une table de routage:
Adresse de destination | Adresse du prochain routeur directement accessible | Interface |
194.56.32.124 | 131.124.51.108 | 2 |
110.78.202.15 | 131.124.51.108 | 2 |
53.114.24.239 | 194.8.212.6 | 3 |
187.218.176.54 | 129.15.64.87 | 1 |
Le message est ainsi remit de routeur en routeur par sauts successifs, jusqu'à ce que le destinataire appartienne à un réseau directement connecté à un routeur. Celui-ci remet alors directement le message à la machine visée...
Dans le cas du routage statique, c'est l'administrateur qui met à jour la table de routage.
Dans le cas du routage dynamique, par contre, un protocole appelé protocole de routage
permet la mise à jour automatique de la table afin qu'elle contienne à tout moment
la route optimale.
Les protocoles de routage |
Internet est un ensemble de réseaux connectés. Par conséquent tous les routeurs ne font pas le même travail selon le type de réseau sur lequel ils se trouvent.
En effet, il y a différents niveaux de routeurs, ceux-ci fonctionnent donc avec des protocoles différents:
Le protocole RIP |
RIP signifie Routing Information Protocol (protocole d'information de routage). Il s'agit d'un protocol de type Vector Distance (Vecteur Distance), c'est-à-dire que chaque routeur communique aux autres routeurs la distance qui les sépare (le nombre de saut qui les sépare). Ainsi, lorsqu'un routeur reçoit un de ces messages il incrémente cette distance de 1 et communique le message aux routeurs directement accessibles. Les routeurs peuvent donc conserver de cette façon la route optimale d'un message en stockant l'adresse du routeur suivant dans la table de routage de telle façon que le nombre de saut pour atteindre un réseau soit minimal. Toutefois ce protocole ne prend en compte que la distance entre deux machines en termes de saut, mais il ne considère pas l'état de la liaison afin de choisir la meilleure bande passante possible.
Le protocole OSPF |
OSPF (Open Shortest Path First) est plus performant que RIP et commence donc à le remplacer petit à petit. Il s'agit d'un protocole de type protocole route-link (que l'on pourrait traduire par Protocole d'état des liens), cela signifie que, contrairement à RIP, ce protocole n'envoie pas aux routeurs adjacents le nombre de sauts qui les sépare, mais l'état de la liaison qui les sépare. De cette façon, chaque routeur est capable de dresser une carte de l'état du réseau et peut par conséquent choisir à tout moment la route la plus appropriée pour un message donné.
De plus, ce routeur évite aux routeurs intermédiaires d'avoir à incrémenter le nombre de sauts, ce qui se traduit par une information beaucoup moins abondante, ce qui permet d'avoir une meilleure bande passante utile qu'avec RIP.