introduction au Pascal
par Thierry Cornu

Un peu d'histoire

Ce langage a été créé en 1969 à l'école polytechnique de ZURICH par N. WIRTH. Il a été conçu pour permettre d'enseigner la programmation comme une science. Ce langage est à la base d'une nouvelle méthode de programmation : la programmation structurée, et c'est pour cette raison que ce langage a eu un tel succès dans l'enseignement. Il s'agit d'un langage de 3ème génération.

En 1975, PASCAL a très largement pénétré le monde de la recherche et des universités. Pour son développement, PASCAL devait être accepté dans le monde industriel, ce qui a été plus ou moins bien réussi grâce a :

A l'époque, c'est à dire la préhistoire, Pascal a été adopté par de nombreux constructeurs comme langage de développement (CRAY Computer, ICL, Texas Instruments...), et surtout, le compilateur PASCAL a été rapidement disponible sur les micro-ordinateurs.

Les atouts du Pascal

"Le langage C est un des langages les plus utilisés actuellement. Cela est dû au fait que le langage C est un langage comportant des instructions et des structures de haut niveau (contrairement à l'assembleur par exemple) tout en générant un code très rapide grâce à un compilateur très performant.
Cela est dû en réalité au fait que les instructions du langage sont faites de telle façon à être assez proches du langage machine, ce qui se traduit par un programme compact (donc rapide) dans la mesure où le programmeur respecte une syntaxe proche des spécifications...

Ainsi, les programmes en C sont très peu long. La contrepartie est bien évidemment que le langage C reste un langage assez compliqué.
Toutefois, son apprentissage est désormais nécessaire pour quiconque s'intéresse à la programmation, et cet apprentissage vaut le coup! "

Pareil pour le Pascal, mais en un peu moins. Le Pascal est un le langage de développement le plus utilisé pour l'enseignement, et un des plus utilisé en programmation professionnelle sur micro-ordinateur. D'une manière générale, il se raconte que le PASCAL est le langage des "amateurs" et le C celui des professionnels. Cela énerve beaucoup la multitude de très bons programmeurs en PASCAL, et valorise les développeurs C (qui peuvent d'ailleurs être tout aussi bon !). La grande famille des PASCALIENS est extrêment vivante, à travers des forums et mailling-list, notamment parcequ'il utilisent pour la majorité le même environnement, celui de d'INPRISE ex-BORLAND.

Le PASCAL permet de manipuler tout type de variables aussi bien que le C, sauf en ce qui concerne les accès directs à la mémoire (pointeurs) pour lesquels il est un peu fastidieux. Malgré tout, il est possible de programmer en PASCAL tout ce qu'il est possible de faire en C.

Le PASCAL impose une structure de programme cohérente, avec définition systématique des variables et des types, ce qui permet d'avoir un contrôle maximum à l'exécution. Le fait que le recours aux pointeurs ne soit pas sa tasse de thé oblige a avoir dès le départ fait une bonne analyse, en forçant le programmeur à respecter sa philosophie et à garder une bonne transposition algorithme/programme. Le code est relativement compact mais permet une très bonne lisibilité, donc une maintenance aisée (enfin en théorie...). Enfin, la structuration permet de découper le programme en unités de travail, chacune ayant ses propres variables et types. La conception descendante de la structure du programme permet ce découpage et augmente la logique de la structure et la lisibilité. Il y a beaucoup moins de possibilité d'écrire un programme PASCAL qu'un programme en C, car l'utilisation à outrance des astuces de programmation (rendant le code illisible) est limitée.

La rapidité d'exécution d'un programme écrit en PASCAL est très bonne, à peine moins élevée que celle d'un (bon) programme écrit en C, et la taille des exécutables est relativement compacte, bien que cet aspect soit de plus en plus anodin au regard des applications Windows où la taille du programme est conditionnée par les "ressources", c'est à dire les images et autres icônes.

Maintenant, devinez en quoi je programme !

Histoire du Turbo Pascal

L'essor du Pascal a suivi celle de la micro-informatique, grâce notamment à Philippe Khan, Français bien connu qui a le premier commercialisé un compilateur performant et fiable : Turbo Pascal. Il a fondé la société BORLAND et est actuellement le PDG (CEO) de la société STARFISH.

Turbo Pascal proposait un environnement complet (pour l'époque) de programmation avec éditeur de texte performant, compilateur, aide et tout et tout. Avec les produits concurrents, il fallait écrire le code dans un éditeur de texte séparé (vu le niveau de ces éditeurs à l'époques...), puis sortir et lancer le compilateur en ligne de commande (du style "tpc -f -i -o monprog.pas monprog.exe"), puis lancer le programme pour le tester. Dans Turbo Pascal, une seule touche suffisait pour faire tout ça. Depuis, BORLAND en faisant vivre son Turbo Pascal n'a cessé d'apporter des améliorations intelligentes au langage, qui du coup n'était plus au standard de M. WIRTH. Mais puisqu'il avait un quasi monopole, cela lui fut plus facile que pour le langage "C", pour lequel un comité de normalisation doit se rassembler pour chaque évolution, avec de coûteuses bagarres à la clé. Le PASCAL (en tout cas le Turbo pascal) a pu ainsi évoluer en gardant son esprit et sa philosophie.

Vinrent ensuite les versions de plus en plus perfectionnées, jusqu'à la 6 qui dispose d'un environnement à fenêtre (sous DOS of course), d'une programmation Objet et d'une bibliothèque nommée Turbo Vision, sorte de Windows-Like en mode texte, qui permet de développer des applications supportant la souris, les boutons, la touche Tab (beurk !), les raccourcis claviers, etc.

La version 7 est décliné en deux versions : une pour DOS et une pour Windows avec l'apparition d'OWL (Object Windows Library), un genre de Turbo Vision pour Windows, qui permettait déjà d'encapsuler, c'est à dire de cacher la complexité des API de Windows, mais ça n'était pas encore ça, d'autant plus qu'un petit concurrent sortit alors : Microsoft Visual basic (VB) et sa programmation "visuelle". La réponse de BORLAND fut quasi instantanée, et une bande de programmeur géniaux inventaire "Delphi" en 1995, environnement hérité de Turbo Pascal. Delphi marqua immédiatement des points grâce à un compilateur performant générant du vrai code machine (contrairement à VB qui était un interpréteur ou un pseudo-compilateur), un environnement "bidirectionnel" (l'ajout d'un objet sur une fenêtre par glisser/déposer provoque l'écriture automatique de code et inversement), une très bonne transition avec le Turbo Pascal Objet, et la fameuse VCL (Visual Component Library) dont les sources sont livrées et qui sont une mine d'information et de formation aux programmeurs de tout poil.

Delphi 16 bits est toujours livré en même temps que la dernière version, Delphi 5 qui permet de générer des applications pour les Windows 32 bits (95, 98, NT, 2000).

Récemment, BORLAND a changé de nom pour INPRISE, et cible désormais le monde des entreprises avec des solutions Client/Serveur, Multi-Tier, Web.